Dans le cadre du projet de la Deuxième Scène Acte 5, porté par Ecarlate la Compagnie, cinq jeunes metteuses en scène et trois autrices ont reçu une commande avec une intention dramaturgique à la fois simple et complexe ; à partir d’archives nationales, faire émerger des femmes ou des oeuvres effacées de l’histoire ou du moins minorées à travers la production d’une oeuvre scéniques inédite de 3h45 séquencée en cinq formes de 45 minutes.

Les jeunes créatrices sont soutenues par un comité d’accompagnement constitué d’une série d’expertes dans les problématiques liées à l’histoire, la décolonisation et l’antisexisme. Elles ont choisi de travailler sur des archives relatives à : 

  • Susan Daniel, militante lesbienne et créatrice de la première association LGBT belge en 1953 ;
  • L’oeuvre de Marie Denis relative aux luttes des femmes lors de la création de la Maison des Femmes à Bruxelles en 1974 ;
  • Nele Marian, une des premières poétesses, écrivaines, née en 1906 comédienne d’origine belgo-congolaise identifiée en Belgique et les
    archives relatives du congrès panafricain de 1921 ;
  • Adèle Hauwel, femme médecin qui a archivé les traces des combats féministes des années 30 aux années 90 et qui par sa lutte questionne les rapports entre vie privée et engagement ;
  • Les luttes des femmes-machines de la FN Herstal en 1966 et celles des hôtesses de l’air derrière le procès “Gabrielle Defrenne contre la SABENA” en 1968 et le travail de l’avocate Eliane Vogel-Polsky qui les a défendues.

Au total le projet s’inscrit dans une collaboration avec plus d’une quarantaine de femmes artistes (créatrices techniques, autrices, metteuses en scène, dramaturges…).

À propos des metteuses en scène :

Leila Devin

Leïla est diplômée de l’INSAS en 2020 (classe d’interprétation dramatique). Elle-même comédienne de formation, elle défend un théâtre ludique, qui donne à jouer aux acteur.ice.s. Elle s’intéresse particulièrement à la pratique du théâtre d’objet et de la marionnette. La question de la représentation des femmes au théâtre et, plus largement, dans la société, est centrale dans sa recherche artistique.

Marie Diaby

Marie Diaby est née en 1988 en France, après des études de théâtre au conservatoire de Liège et de Bruxelles elle travaille comme actrice, assistante à la mise en scène et conseillère en dramaturgie. En 2020 elle elle rejoint le collectif Xeno-, avec lequel elle co-réalise un podcast -les méduses- diffusé sur studio K, radio by Kanal Centre Pompidou, et s’engage dans une pratique artistique féministe, anti-raciste et intersectionnelle. Son parcours l’ayant mené à vivre dans des milieux sociaux et culturels variés, l’amène à se questionner sur les systèmes de représentations, leurs ancrages culturels et sociaux et leurs implications dans la formation de l’identité.

Lou Joubert-Bouhnik

Metteuse en scène et comédienne, elle est Diplômée en 2019 du Conservatoire Royal de Liège (ESACT). Elle crée pour son projet de sortie d’école Métamorphoses, forme pluridisciplinaire s’inspirant de l’œuvre littéraire de F. Kafka.
Elle développe un intérêt particulier pour l’art dans l’ espace public et le théâtre action.

Laure Lapel

Après un master en sociologie, Laure Lapel intègre l’INSAS en mise en scène de 2015 à 2019. Elle explore des dispositifs où se rencontrent sciences sociales et théâtre. La fête du cochon, immersion dans les festivités éponymes d’une commune Front National ; La Place, paroles d’habitués de bars de la Place Fernand Cocq avant sa transformation (création Théâtre Océan Nord, novembre 2022). Elle cherche à créer des pièces nourries de rencontres concrètes et de contradictions vécues et partagées par toute une équipe, dans le souci de l’adresse, du lieu dans lequel la pièce s’inscrit et des frontières sociales invisibles qu’il trace.

Solène Valentin

Diplômée de l’INSAS en mise en scène en Octobre 2020, Solène travaille principalement en temps que créatrice costumes. Elle est amatrice d’esthétique kitsch et d’humour absurde teinté d’un certain goût du drame. Sa recherche artistique tend à tourner à notre avantage féminin les formules et exigences inventées par des hommes pour décrire les femmes : détourner l’immortelle hystérie, jouer de grandes figures tragiques féminines, incarner les fleurs du mal, brandir des visages qui hurlent, dramatiser les sacrifices et les sacrifiées, embrasser nos monstres, disséquer le charme tumultueux de la terreur et contrarier
le sublime.

À propos des autrices :

Capucine Berthon

Après un master d’études théâtrales à Lyon Capucine Berthon vient à Bruxelles et
aborde le théâtre par l’angle de l’écriture (à l’INSAS). Depuis, elle explore la forme du conte, tant en se formant au répertoire traditionnel de l’oralité qu’en inventant ses propres histoires. Elle choisit ses récits en prenant garde à la place qu’ils donnent aux femmes. Cette réflexion la conduit également à s’intéresser à l’idée de faire
matrimoine.

Marthe Degaille

Après des études de littérature, histoire, philosophie et sciences-sociales à Paris, elle entre à l’ESACT (Liège) dont elle sort diplômée en 2020 et est titulaire d’un Master en Arts de la scène et du spectacle vivant (Université de Franche Comté) obtenu en 2021. Actrice, autrice et metteuse en scène, ses pratiques sont marquées par son engagement en faveur de la visibilité des récits et corps lesbiens sur les scènes de théâtre. Ses outils dramaturgiques principaux sont les pensées féministes, queers et lesbiennes. En mai 2021, elle assiste Isabelle Urbain sur un projet de création autour du football féminin à l’ESACT. Elle travaille actuellement sur sa première création, BETELGEUSE, fiction spéculative politique non-mixte, dont elle assure la mise en scène ainsi qu’une partie de l’écriture. Dans le cadre de la Deuxième Scène Acte V (Ecarlate Compagnie), elle participera au cycle de recherches et production relatif au matrimoine en tant qu’autrice.

Marie Vaiana

Marie Vaiana travaille dans le cadre de la compagnie théâtrale Les Plaisirs Chiffonnés. C’est en tant qu’autrice qu’elle rejoint le projet La Deuxième Scène avec un grand intérêt pour la question de notre matrimoine. Ses textes déclinent avec un humour grinçant des thématiques autour de l’enfance et du rapport de l’individu à la société de consommation.

À propos des scénographes :

Le Collectif Crabe

CRABE est une collective de cinq scénographes. Elles mutualisent leurs forces,
leurs outils, leurs connaissances, en travaillant de façon horizontale, transversale et solidaire. Elles tentent de produire leurs décors de manière la plus écologique possible : revalorisation de matériaux, fournisseurs éco-responsables et vigilance sur l’empreinte carbone globale de leur activité.